Les situations basque et nord-irlandaise sont différentes. Il serait
vain d'en établir le parallèle. En revanche, on peut revenir sur deux actualités qui ont pris un chemin radicalement opposé. En 1997, c'est grâce à la trêve de l'IRA que Sinn Féin est sorti de son isolement politique. Au silence des armes a succédé la négociation, et les républicains se sont peu à peu intégrés à un véritable «front nationaliste irlandais», aux côtés des sociaux-démocrates travaillistes (SDLP-catholiques) et du gouvernement de Dublin. A l'automne 1998, cette fois grâce à la trêve de l'ETA, toutes les forces politiques du Pays basque signaient l'accord de Lizarra, s'engageant à apporter ensemble des réponses au conflit. Grâce au geste politique de l'IRA, voilà Sinn Féin intégré à la famille nationaliste irlandaise. Grâce au geste politique de l'ETA, voici les radicaux de la coalition Euskal Herritarrok admis au coeur de la famille nationaliste basque. Dans les deux cas, facteur mécanique, le cessez-le-feu a débloqué la situation.
Arme redoutable. Au jeu de l'avancée démocratique, les républicains irlandais avaient pris de l'avance sur les nationalistes basques. En 1994, l'IRA a été la première à décréter un cessez-le-feu et la première aussi à le violer, après dix-huit mois de blocage politique. Les indépendantistes basques ont suivi le processus irlandais avec beaucoup de soin. Nombre d'entre eux ont fait le voyage à Belfast. Et lorsque Karmelo Landa, député d'Herri Batasuna, a été incarcéré e