Manchester (New Hampshire), envoyé spécial.
Bill Clinton n'est pas candidat à la présidentielle de novembre. Mais il n'en sera pas moins un des personnages principaux de la pièce dont le premier acte aura lieu le 1er février, lors des «primaires» du New Hampshire. En 1992, sa deuxième place inespérée dans la primaire démocrate de cet Etat l'avait propulsé jusqu'à la Maison Blanche. En 2000, la bataille du New Hampshire se déroule sur le terrain du «clintonisme» ce centrisme pragmatique et vaguement social, mélange de «libéralisme» économique (de droite) et de «libéralisme» socioculturel (de gauche) qu'il a imposé au Parti démocrate. Les principaux candidats (de son dauphin, le vice-président Al Gore, au favori républicain, George W. Bush) défendent des programmes plus ou moins inspirés d'une politique qui a assuré aux Etats-Unis une prospérité sans précédent, une suprématie incontestée dans le monde et le sentiment chez 80% des électeurs que «tout va bien en Amérique».
Le critère d'intégrité. Mais, d'un autre côté, le fantôme de «Bill le Roué» et du tourbillon incessant de scandales politico-sexuels ou financiers qui ont marqué sa présidence flotte sur ces élections. Les électeurs citent fréquemment l'«intégrité» comme un de leurs principaux critères de choix entre les candidats. Clinton est à ce titre le principal handicap des démocrates, qui n'en parlent quasiment jamais. Et c'est l'atout numéro un des républicains, qui l'invoquent pour mobiliser l'électorat en faveur d'un