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Libération

En Autriche, le leader du FPÖ pourrait entrer au gouvernement. Réactions.

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publié le 27 janvier 2000 à 21h40

Les négociations pour la formation d'une nouvelle coalition en

Autriche sont à peine entamées que la perspective de voir un admirateur ­ même repenti ­ d'Hitler entrer dans un gouvernement de l'Union européenne soulève un vif émoi à l'étranger. Israël a été le plus en flèche, annonçant par avance qu'il rappellerait son ambassadeur à Vienne et «reconsidérerait ses relations avec l'Autriche» en cas d'entrée de Jörg Haider et de son parti au gouvernement. Pour le Premier ministre israélien Ehud Barak, «l'Autriche donnerait un signal très inquiétant» si elle était dirigée par une coalition comprenant l'extrême droite.

Quant aux dirigeants des pays membres de l'Union européenne, un «club» intrinsèquement démocratique, ils sont les plus embarrassés par la perspective de s'asseoir à la même table que Haider. Hier, le ministère des Affaires étrangères français a rappelé une déclaration d'Hubert Védrine faite en octobre dernier, après les élections autrichiennes, soulignant que l'Autriche se placerait «dans une situation déplorable» si l'extrême droite participait au pouvoir, qualifiant de «détestable» le fond de commerce populiste et xénophobe de Haider et de son parti. Des propos qui constituent une rare ingérence dans les affaires intérieures d'un Etat membre de l'UE, mais qui donnent la mesure de la crise à venir si la négociation politique à Vienne aboutissait. «Si Haider entre au gouvernement, c'est inquiétant non seulement pour l'Autriche mais également pour l'ensemble de l'UE»