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Libération

La guérilla karen en déroute dans la jungle birmane. Sous le feu croisé des forces de Rangoon et de Bangkok, l'Armée de Dieu a dû abandonner son camp de brousse.

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publié le 27 janvier 2000 à 21h40

Bangkok, de notre correspondant.

L'Armée de Dieu, le groupe de guérilla de la minorité ethnique Karen qui a perpétré lundi la spectaculaire prise d'otages dans l'hôpital thaïlandais de Ratchaburi, près de la frontière birmane, semble avoir perdu le feu sacré. Ce mouvement de quelque 200 combattants, guidés par des jumeaux de 12 ans qu'on dit dotés de pouvoirs surnaturels, a volé de succès en succès dans les trois dernières années, au point d'agacer sérieusement l'armée birmane, parmi les plus importantes d'Asie du Sud-Est avec ses 300 000 hommes. Mais cette semaine est d'ores et déjà désastreuse pour ces guérilleros mystiques qui ont juré de lutter jusqu'à la mort pour l'établissement de la démocratie en Birmanie. Non seulement ils ont perdu dix de leurs meilleurs hommes lors du fiasco de Ratchaburi, mais, quelques heures après la fin sanglante de la prise d'otages, ils ont aussi dû abandonner à l'armée birmane leur camp de brousse près de la frontière birmano-thaïlandaise. Paniqués, pris sous les bombardements croisés des armées birmane et thaïlandaise, ils se sont éparpillés dans la jungle, incendiant leurs cahutes de bambous avant leur fuite.

L'attaque des soldats birmans a été meurtrière, non seulement pour les combattants de l'Armée de Dieu, mais aussi pour les villageois Karens qui vivaient avec eux. Les deux petits chefs de guerre, Johnny et Luther Htoo, ont disparu. La légende de ces gamins Karens, devenus chefs de guérilla alors qu'ils n'étaient âgés que de 9 ans, ne