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Libération

Le lobbying des mamies du petit Elian aux Etats-Unis. Le petit Cubain devait rencontrer ses grands-mères, hier soir.

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publié le 27 janvier 2000 à 21h38

Miami, de notre correspondant.

C'est devenu une affaire de politique intérieure américaine qui fait l'ouverture des journaux télévisés, et Bill Clinton n'y peut mais. Alors qu'Elian, le petit balsero sauvé des eaux, s'apprêtait à revoir, hier à Miami pour la première fois depuis deux mois, ses deux grands-mères venues de Cuba, son destin repose peut-être entre les mains des législateurs du Congrès. Le Président a dû évoquer, mardi, la possibilité d'opposer son veto à une éventuelle loi offrant la citoyenneté américaine au jeune naufragé (et qui écarterait de facto son rapatriement): «Je ne l'exclus pas», a déclaré Bill Clinton en souhaitant, en «tant que parent», que l'intérêt supérieur de l'enfant prévale sur «des considérations politiques»: «Tout indique que son père l'aime vraiment. Ce pauvre enfant a déjà perdu sa mère. Il va traîner un fardeau dans son adolescence que la plupart d'entre nous n'ont pas eu à supporter.» Peine perdue, mais ces paroles ont mis un peu de baume au coeur de Raquel Rodriguez et Mariela Quintana, les grands-mères. Pour ces robustes cinquantenaires, qui n'avaient jamais quitté leur île, le choc des cultures est encore plus violent que celui subi par Elian dans l'innocence de ses 6 ans. En moins d'une semaine, elles sont, pour la première fois de leur existence, montées en avion, et ont découvert, à Washington, la neige. «On n'aurait jamais cru qu'il pouvait faire si froid», s'est étonnée Raquel (la grand-mère maternelle).

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