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Libération

L'armée française bascule de l'Afrique vers le Golfe. Paris prévilégie désormais une clientèle riche et stable.

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publié le 28 janvier 2000 à 21h38

Le Golfe plutôt que l'Afrique. L'armée française a changé ses

priorités, comme le montrent deux exercices militaires qui se succèdent à bref intervalle. Alors que «Gabon 2000», qui s'achève demain, a mobilisé seulement quelques centaines de soldats français privés de moyens de combat, l'état-major mettra le paquet pour les grandes manoeuvres avec les Emirats, le Koweit, l'Oman puis le Quatar: plusieurs milliers d'hommes avec des chars Leclerc, des avions de combat et même le porte-avions Foch. L'engagement militaire de la France dans le Golfe est de plus en plus évident, alors que l'Afrique n'est plus une priorité, tout juste un souci.

Soutien logistique. Depuis lundi, la phase opérationnelle de «Gabon 2000» se déroule près de Lambaréné, dans la jungle gabonaise. Seize pays -huit africains, huit européens- participent à cet exercice «exclusivement humanitaire». Il s'agit de «gérer un centre d'accueil de réfugiés, mettre en oeuvre un hôpital militaire de campagne et d'assurer l'évacuation, la protection et l'escorte de la population civile». Le but est d'affiner le «concept Recamp», acronyme signifiant le «renforcement des capacités africaines de maintien de la paix». L'idée est simple et dans l'air du temps: plutôt que d'engager directement leurs soldats dans des situations délicates, la France et d'autres pays occidentaux apportent leur soutien et du matériel aux armées africaines, censées monter des opérations d'interposition ou de pacification. C'est, du moins, la théorie.