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Libération

Le président laissera l'extrême droite entrer au gouvernement. Autriche: Haider passe le dernier obstacle.

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publié le 28 janvier 2000 à 21h39

Vienne, de notre correspondant.

C'est la chute du dernier rempart. Alors que des négociations non officielles entre conservateurs et extrême droite ont lieu depuis trois jours, le président de la République autrichienne vient de leur reconnaître une signification quasi officielle. En déclarant hier qu'il attendait «la fin des négociations entre les conservateurs et Jörg Haider pour décider des prochaines étapes dans la formation d'un gouvernement», le président Klestil marque un tournant radical dans la ligne politique qui était la sienne jusqu'à présent. Après avoir tout fait, depuis trois mois et demi, pour écarter l'extrême droite des marches du pouvoir, il donne l'impression de s'incliner devant un fait accompli, les négociations en cours, et d'accepter l'éventualité de l'entrée de l'extrême droite au gouvernement.

Situation inédite. A sa décharge, on pourrait dire qu'il n'avait guère le choix. Après le renoncement du chancelier sortant, Viktor Klima, à former un gouvernement minoritaire, le rapport des forces était devenu largement favorable à la droite. Thomas Klestil s'est incliné. Et certainement pas de bon coeur. Car cet ancien diplomate, issu des rangs de l'ÖVP (conservateurs), s'est toujours montré très soucieux de l'image de son pays à l'étranger. Il faut dire qu'il a été à rude école, puisqu'il a succédé, en 1992, à l'ancien président Kurt Waldheim, dont le passé dans la Wehrmacht et les mensonges subséquents avaient valu à l'Autriche un isolement sévère sur la sc