Manchester (New Hampshire), envoyé spécial.
«L'état de notre Union n'a jamais été meilleur" le soleil se lève toujours sur une Amérique éternellement jeune!», a proclamé jeudi soir un Bill Clinton, lui-même rayonnant et très applaudi, du haut de la tribune du Congrès. Le Président prononçait son huitième «Discours sur l'état de l'Union», le dernier avant la fin de son mandat en janvier 2001. Loin de faire ses adieux à la scène politique, Clinton a profité de l'occasion pour faire, comme on s'y attendait, un discours-programme (et fleuve: une heure trente à la tribune). En 1998 et 1999, il avait dû prononcer le discours annuel en pleine tourmente politique au moment où éclatait le scandale de sa liaison avec Monica Lewinsky, puis au beau milieu du procès en destitution (impeachment) engagé contre lui. Cette fois, il a eu tout le loisir de polir sa réputation. Il a mis en avant le bilan exceptionnel de son double mandat. «Nous avons créé une nouvelle économie», a-t-il affirmé, rappelant que les Etats-Unis traversent «la plus longue période de croissance économique ininterrompue de toute leur histoire».
Il en a surtout profité pour poser les termes du débat politique de la campagne électorale qui débouchera en novembre sur l'élection de son successeur. Il a réitéré la philosophie de base du «clintonisme» on «atteint les plus grands objectifs en avançant pas à pas». Il a mis en garde contre les projets (républicains) de baisses massives des impôts, tout en proposant une réduct