L'Union européenne menace l'Autriche d'une véritable mise au ban si
le parti de Jörg Haider entre au gouvernement. Dans un communiqué d'une extrême dureté, publié hier après-midi à Lisbonne, la présidence portugaise de l'Union a fait savoir que «les gouvernements de quatorze Etats membres (de l'UE) ne prendront pas l'initiative ou n'accepteront pas de contacts officiels au niveau politique avec un gouvernement autrichien incluant le FPÖ», le parti «libéral» de Jörg Haider. Le texte précise qu'il est hors de question de considérer que le «business» puisse continuer comme si de rien n'était avec un tel gouvernement («there would be no business as usual»). Droit de regard. Un cordon sanitaire sans précédent: car, pour la première fois dans l'histoire de la construction communautaire, les capitales européennes s'arrogent un droit de regard sur la composition» en cours, qui plus est du gouvernement d'un Etat membre de l'Union.
Cette menace d'une quasi-rupture des relations bilatérales entre l'Autriche et ses quatorze partenaires a été transmise, hier, par le Premier ministre portugais Antonio Guterres au président autrichien Thomas Klestil, à l'issue d'un week-end de consultations entre Lisbonne et les treize autres capitales. Outre le boycott de la coalition qui s'esquissait à Vienne entre les conservateurs de Wolfgang Schüssel et le parti de Haider, les quatorze chefs d'Etat et de gouvernement ajoutent qu'ils «n'apporteront pas leur appui aux candidats autrichiens à des pos