Menu
Libération

La justice anglaise déboute les anti-PinochetAprès quinze mois de déboires judiciaires, les Chiliens restent aussi divisés sur l'ex-dictateur.

Article réservé aux abonnés
publié le 1er février 2000 à 22h30

Santiago de notre correspondant.

Dans une vitrine du centre de Santiago trône une impressionnante collection de statues d'Augusto Pinochet. Elles le représentent dans diverses tenues militaires d'apparat. Aucune d'entre elles ne le montre en civil, muni de la béquille qui l'accompagne désormais dans tous ses déplacements. Et pour cause. Le propriétaire du magasin Nautigift, José Araya, entend préserver la mémoire du flamboyant militaire et non celle de l'homme qui a tout fait pour échapper à la justice espagnole. «C'est un soldat qui a tout donné pour sa patrie, pour nous protéger de devenir un second Cuba», affirme José Araya. Pour lui, la détention de l'ancien dictateur en Angleterre a été le résultat d'un complot de pays socialistes qui n'ont jamais connu le communisme. «C'est le seul pouvoir militaire d'Amérique du Sud qui a obtenu de bons résultats économiques. Et cela, personne ne lui a pardonné. Le problème du gouvernement militaire, c'est qu'il ne s'est pas préoccupé de soigner son image à l'extérieur. Car il a dédié tout son temps au pays et au peuple».

Loyauté. L'évocation d'un possible jugement de Pinochet rend cet homme d'une cinquantaine d'années encore plus loquace. Sortant un recueil de journaux jaunis, il s'appuie sur les articles du très conservateur quotidien El Mercurio pour retracer l'histoire du Coup d'Etat. C'est avec cette documentation qu'il entend expliquer à ses petits enfants ce qui s'est vraiment passé au Chili. «Car je resterai, comme les forces a