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Libération

H.-J. Klein, soldat perdu de la lutte armée. Il avait participé à la prise d'otages de l'Opep, à Vienne en 1975.

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publié le 2 février 2000 à 22h28

Dans la maisonnette de Sainte-Honorine-La-Guillaume (Orne), où

Hans-Joachim Klein, 52 ans, vivait depuis plusieurs années, les cartons étaient faits, les affaires pliées, et une chemise repassée attendait l'heure du train. Mais le 8 septembre 1998, Hans-Joachim Klein n'a pas pris la route pour la gare comme il l'avait promis à ses amis et à la justice allemande. C'est la DST qui est venu le cueillir au café du village.

Pour Klein, c'était la fin de vingt-quatre années de cavale, à fuir police, vie de misère et souvenirs sombres. Notamment celui de la prise d'otages des onze ministres de l'Opep, qui fit 3 morts le 21 décembre 1975 à Vienne (Autriche), à laquelle il avait pris part aux côtés de Carlos. Car Hans-Joachim Klein vivait avec le poids des années 70 de lutte armée, avec lesquelles il avait rompu très tôt, mais trop tard. C'était en 1977. Dans une lettre au Spiegel, puis dans une interview-fleuve à Libération et enfin, en 1980, dans un livre-témoignage, la Mort mercenaire, l'ancien sympathisant de la bande à Baader dit tout: son dégoût et son amertume. Au sein de la gauche radicale d'Europe, son récit déchire les courants. Et lui se retrouve seul, traqué par la police, pisté par certains anciens camarades.

Hans-Joachim Klein plonge alors dans ce qu'il appelle sa «sous-vie». L'Italie, d'abord, puis Paris, l'Ardèche, le nord de la France. Autour de lui, un groupe de soutien se constitue. Parmi les amis, il y a le journaliste Jean-Marcel Bouguereau, l'éditrice Maren Sell,