Rome, de notre correspondant.
Loin de la place Saint-Pierre mais au coeur de la cité éternelle: en pleine célébration solennelle du jubilé chrétien de l'an 2000, le World Gay Pride Roma, prévu du 1er au 9 juillet prochain et qui devrait réunir plusieurs centaines de milliers de personnes dans la capitale italienne, commence à irriter les autorités vaticanes. Aux yeux de certains prélats, la semaine de rencontres et autres conférences promues par différentes associations homosexuelles et qui sera entrecoupée par une immense parade le 5 juillet fait en effet figure de véritable provocation. «J'espère que le gouvernement italien est disposé à reconsidérer la date du rassemblement», a fait savoir il y a quelques jours le cardinal Angelo Sodano, secrétaire d'Etat du Vatican. «Rome est une ville particulière en raison de la présence du pape. C'est pourquoi, le Saint-Siège envisage de faire les démarches nécessaires pour en discuter avec les autorités civiles», a-t-il ajouté.
Selon la presse italienne, l'archevêque Jean-Louis Tauran, sorte de ministre des Affaires étrangères du Vatican, aurait même prévu de protester officiellement auprès du ministre italien Lamberto Dini en s'appuyant sur le Concordat qui stipule: «La République italienne reconnaît le caractère particulier que Rome, siège épiscopal du souverain pontife, revêt pour l'Eglise catholique.»
«La manifestation des homosexuels ne viole aucune norme du Concordat, nous devons être ouverts et tolérants envers tous les citoyens»