Madrid, de notre correspondant.
L'échiquier politique espagnol vient de prendre un coup de vieux. Depuis hier en effet, il doit désormais compter avec un pacte de la gauche qui pourrait bien remettre en question la suprématie du Parti populaire (PP, au pouvoir) dirigé par José Maria Aznar. Les socialistes du PSOE et les communistes d'IU sont parvenus hier à un accord historique à seulement six semaines des élections générales, prévues le 12 mars. En substance, cet accord prévoit une déclaration de programme commun, ainsi que le soutien des députés d'IU au leader socialiste, Joaquin Almunia, à la présidence du gouvernement. En outre, il entérine la présentation de listes communes aux sénatoriales, lesquelles coïncident avec les législatives. Tout sourire, le porte-parole du PSOE, Alfredo Perez Rubalcaba, a ainsi pu prophétiser «une efficacité électorale» devant permettre, après le 12 mars, «un gouvernement progressiste représentant la majorité des citoyens».
Au-delà des déclarations, ce «pacte des gauches», largement inspiré par la gauche plurielle de Lionel Jospin, reste en deçà de ce que les socialistes espagnols auraient voulu. Il y a une dizaine de jours, le leader de l'opposition, Joaquin Almunia, proposait pour la Chambre des députés le désistement d'IU au profit de sa formation dans 34 circonscriptions. L'orthodoxe Francisco Frutos, secrétaire général d'IU, s'y refusait, de peur de voir diluée l'identité de son parti. Quant au programme commun, il ne sera pas aisé à mett