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Libération

Argentine: verdict du procès Cabezas. Huit condamnations à perpétuité pour le meurtre du photographe, en 1997.

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publié le 4 février 2000 à 22h26

Buenos Aires, de notre correspondante.

Huit condamnations à la prison à perpétuité: le verdict est à la mesure des faits. Un chef de sécurité, trois policiers et quatre délinquants ont été reconnus coupables de «séquestration de personne aggravée par la mort de la victime». A l'aube du 25 janvier 1997, le corps de José Luis Cabezas est retrouvé sur un terrain vague près de Pinamar, station balnéaire très fréquentée par la classe politique argentine. Les mains liées par des menottes, le photographe de presse a été tué à bout portant, puis brûlé dans sa voiture. Le crime choque profondément la société argentine qui réclame justice. Une des pistes de l'enquête mène à un mystérieux magnat de 54 ans, Alfredo Yabran, dénoncé depuis des mois comme «chef des mafias incrustées dans le pouvoir» par l'ex-ministre de l'Economie, Domingo Cavallo. Sous le gouvernement de Carlos Menem (1989-1999), la colossale fortune de Yabran se serait élevée à 4 milliards de dollars. L'opacité règne aussi sur sa personne: la seule photo récente de l'entrepreneur, sur une plage de Pinamar, avait été prise, à son insu, par Jose Luis Cabezas pour la revue Noticias, quelques mois auparavant. «Nous avions aussi révélé les irrégularités de ses projets immobiliers sur la côte», raconte le journaliste de Noticias, Gabriel Michi, qui faisait équipe avec Cabezas avant l'assassinat.

«Yabran et sa famille avait une protection rapprochée d'une trentaine de gardes du corps. Dix étaient en poste à Pinamar. Une fois, le