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Libération

L'irlande du nord bute sur le désarmement. Londres va reprendre la gestion politique de la province.

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publié le 4 février 2000 à 22h26

Londres, intérim.

«Nous avons un grave problème et à moins de progrès substantiels, nous allons vers de sérieuses difficultés.» Tony Blair est un Premier ministre britannique désabusé. La paix en Irlande du Nord, il en avait fait son cheval de bataille, multipliant les voyages entre Londres, Belfast et Dublin. Mais c'était compter sans l'obstination des Irlandais, catholiques ou protestants, qui ne veulent pas lâcher une parcelle de leur pouvoir, même limité. Résultat: après avoir accordé en décembre l'administration de l'Irlande du Nord à un exécutif semi-autonome réunissant pour la première fois des représentants catholiques et protestants, Londres s'apprête à geler les institutions et à reprendre pour une durée indéterminée la gestion politique de la province. Peter Mandelson, le ministre britannique à l'Irlande du Nord, déposera aujourd'hui à la Chambre des communes un projet de loi visant à suspendre les institutions nord-irlandaises. Il sera soumis au vote la semaine prochaine, mais ne deviendra exécutoire qu'en cas d'impasse persistante.

A l'origine de ce blocage, l'éternel problème de la démilitarisation des groupes paramilitaires. D'un côté, il y a l'IRA, l'armée républicaine irlandaise, bras armé des catholiques favorables au rattachement de la province à l'Irlande. Gerry Adams, leader du Sinn Féin, l'aile politique de l'IRA, s'est toujours engagé, depuis le début des négociations sur «le silence des armes». En revanche, personne n'a jamais fourni de calendrier préci