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Libération

La Belgique, vitrine de la mafia albanaise. Bruxelles va expulser une cinquantaine d'Albanais vers Tirana: en majorité des prostituées et des détenus.

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publié le 4 février 2000 à 22h26

Bruxelles, envoyée spéciale.

Alors qu'une grande campagne de régularisation des clandestins vient de s'achever en Belgique, Bruxelles s'apprête à expulser par charter une cinquantaine d'Albanais vers Tirana. La politique d'«humanité et fermeté» du gouvernement belge passe à son deuxième volet. Pourtant, ce vol n'est pas celui d'un renvoi de clandestins comme les autres. Parmi les expulsés, on trouve un nombre important de détenus et de prostituées. Ce n'est pas par hasard si la troisième expulsion collective, après celle des Slovaques en octobre et des Nigérians en novembre, concerne des Albanais. «Les réseaux albanais de traite d'humains sont une des formes de crime organisé les plus inquiétantes de notre pays», dénonce Eric Van der Sypt, substitut au parquet de Bruxelles. La mafia albanaise infiltrée en Belgique depuis les années 90 se profile principalement dans la prostitution. Rue d'Aarschot, la longue avenue de Bruxelles, la plupart des prostituées dans les vitrines et dans les bars viennent en effet du sud-est de l'Europe. Belles brunes, elles attendent le client pendues à leur portable.

«Leur souteneur leur donne d'emblée un portable. Un bon moyen de pouvoir les contrôler à tout moment», raconte Sophie Wirtz, présidente de l'association d'aide aux prostituées, le Nid. Le soir, les bénévoles du Nid essayent d'approcher les Albanaises. Mais souvent, dès que la discussion s'installe, la sonnerie retentit: c'est leur «mac» qui, une vingtaine de mètres plus loin, les rappe