En Chine, à Taiwan, dans toutes les chinatowns du monde, le vrai
nouvel an, c'est aujourd'hui. Au Viêt-nam, ancien Etat tributaire de l'empire chinois, on fête aussi ce moment du calendrier lunaire qu'on appelle têt. Le nouvel an (xin nian) est traditionnellement l'occasion de «régler les dettes» accumulées l'année précédente. Avec une constance remarquable, l'Etat communiste chinois saisit invariablement l'approche du nouvel an pour «solder» son reliquat de condamnations à mort par exécution. La presse officielle a ainsi fait état dans les jours précédents de la mise à mort de 55 condamnés, tueurs en série ou simples cambrioleurs. Le nouvel an est aussi l'occasion pour le régime d'affirmer ses priorités. Dans son allocution, le Premier ministre Zhu Rongji a ainsi déclaré l'intention de la Chine de «régler le problème taïwanais le plus tôt possible». La Chine populaire, qui revendique l'île depuis 1949, réitère avec une fréquence de plus en plus appuyée sa volonté de récupérer le «petit Dragon» par les armes si nécessaire. Zhu estime qu'après les réunifications de Hong-kong (1997) puis de Macao (1999), le «retour de Taiwan dans le giron de la mère patrie» est une «mission sacrée encore plus importante». Vendredi dernier, le vice-Premier ministre Qian Qichen avait planté un décor de mauvais augure: «Nous espérons la paix ("), mais une déclaration d'indépendance de Taiwan peut seulement signifier la guerre des deux côtés du détroit.» «Les forces fractionnistes de Taiwan, avait-