Pékin, intérim.
La salle d'attente aux murs recouverts d'une peinture écaillée, d'un vert nauséeux, est pleine de femmes au ventre rebondi. Les futures mamans se pèsent à l'entrée, bousculées par des infirmières pressées et les nouvelles venues disparaissent derrière un rideau d'un blanc douteux pour une consultation personnelle. Guo Yongfang, qui doit enfanter le 17 février, grommelle: «Si j'avais su qu'il y aurait tant de monde, j'aurais repoussé ma grossesse à plus tard!» L'affluence est un bien moindre mal pour les femmes prêtes à mettre au monde un «enfant du Dragon», un rejeton né sous le signe, particulièrement faste pour les Chinois, de l'année du Dragon. «Mes copines ne jurent que par l'horoscope pour tomber enceinte. Elles veulent avoir un bébé Dragon ou Lapin, mais absolument pas Rat, Vache ou Singe. Elles se disent même prêtes à attendre dix ans pour cela s'il le faut», raconte Jiang Xiaoxiong, 27 ans. Cette employée d'une société d'import-export admet «s'être préparée», mais avoue un peu d'inquiétude face à la perspective d'écoles surchargées de poupons Dragon. Une autre future mère, du signe du Coq, invoque un proverbe pour souligner le caractère propice de sa grossesse. «Coq et enfant Dragon s'assemblent très bien. On dit bien "phoenix et dragon créent le faste», confie Wang Zhan, 31 ans.
Politique restrictive. L'année du Dragon est loin de laisser les Chinois indifférents. Les services obstétriques sont apparemment pris d'assaut par des couples prêts à caler la