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Libération

Védrine à Moscou. Dialogue de sourds avec le président russe par intérim.

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publié le 5 février 2000 à 22h25

Moscou, de notre correspondante.

Alors que les Russes finissaient de «nettoyer» Grozny des «bandits» tchétchènes, le ministre français des Affaires étrangères était venu faire connaissance vendredi à Moscou avec le président par intérim Vladimir Poutine. «Je l'ai trouvé patriote, animé par une grande idée de son pays», a souligné Hubert Védrine après sa rencontre, parlant aussi de «quelqu'un d'extrêmement déterminé».

Poutine cumulant les fonctions de président en exercice ­ depuis la démission d'Eltsine le 31 décembre ­ et de Premier ministre, il a renoncé à tout déplacement à l'étranger jusqu'à la présidentielle du 26 mars. Intrigués par ce nouveau leader grimpé en quelques mois au sommet des sondages, les Occidentaux en sont donc réduits à défiler à Moscou pour percer les intentions du très probable vainqueur de la présidentielle. Il semble que sur le dossier tchétchène, le chef de la diplomatie ait eu avec Poutine le même dialogue de sourds que les Occidentaux qui l'ont précédé ­ ses homologues allemand, italien et américain. «Je lui ai renouvelé l'appel de la France pour une solution politique, a expliqué Védrine, et je lui ai dit que le moment était venu de définir un statut» pour la Tchétchénie dans la Fédération russe. Poutine «a écouté avec beaucoup d'attention», selon Védrine. Mais il a répété son argumentation habituelle: la Russie lutte en Tchétchénie contre «le terrorisme international» et rend ainsi service aux Occidentaux qui, malheureusement, ne le mesurent p