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Libération

Assaut à l'université de Mexico. La police a mis fin à neuf mois de grève et d'occupation, dimanche.

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publié le 8 février 2000 à 22h22

Mexico, de notre correspondante.

«On peut dire merci au président Ernesto Zedillo»: ce commentaire d'un passant, engagé dans un débat de rue à Mexico, reflète assez bien l'état d'esprit qui règne dans la capitale, depuis que, dimanche matin à l'aube, la police fédérale a donné l'assaut à l'Université nationale autonome (Unam) tenue par des étudiants et professeurs en grève depuis avril dernier. A la radio, un communiqué du ministère de l'Intérieur vient régulièrement «rassurer» la population: aucun des 632 interpellés n'a été blessé.

A cinq mois de l'élection présidentielle, la cote du Parti révolutionnaire institutionnel (PRI), au pouvoir depuis plus de soixante-dix ans, remonte sérieusement après des mois de bras de fer contre l'université en grève. Le 22 avril 1999, la plus grande institution académique d'Amérique latine passe sous le contrôle d'étudiants en révolte contre le recteur de l'époque, Francisco Barnes, auteur d'une réforme mettant fin à la scolarité gratuite. Devant l'ampleur du mouvement, le recteur est contraint, l'été dernier, d'amender largement son projet, mais la grève continue sous l'impulsion des plus radicaux.

Les unes après les autres, toutes les tentatives de négociations échouent. Le pouvoir accuse le Parti de la révolution démocratique (PRD, centre gauche), le mouvement du candidat à la présidentielle Cuauhtémoc Cardenas, de financer en sous-main les étudiants. Cardenas, alors maire de Mexico, multiplie les déclarations ambiguës. Dans un pays où grèv