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Libération
Portrait

La Finlande se choisit une présidente. Elue dimanche, Tarja Halonen a conquis l'électorat féminin et urbain.

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publié le 8 février 2000 à 22h23

Stockholm, de notre correspondant.

Elle affiche sa victoire en arborant un large et franc sourire. Tarja Halonen savoure pleinement la joie d'être la première femme présidente de la république finlandaise. Dimanche, la ministre sociale-démocrate des Affaires étrangères a été élue avec 51,6% des voix, après quelques moments de suspense. Pendant treize longues minutes, son adversaire Esko Aho a même cru à la victoire Avant de répondre aux interviews des télévisions à Helsinki, on a pu voir Tarja Halonen secouer énergiquement les joues, comme pour se redonner consistance, ouvrir des yeux encore pleins d'incrédulité. Entière, à prendre en bloc ou à laisser avec ses manières de tata ronchonneuse, directe et le coeur sur la main, elle a séduit un électorat jeune, urbain et féminin bien au-delà des partis puisque, en Finlande, la gauche ne totalise normalement pas plus de 40% des voix.

Modeste. Ecrire l'histoire de son pays, à l'aube du troisième millénaire: pas mal pour cette militante aux origines modestes. Née le soir de Noël 1943, élevée par sa seule mère dans un quartier ouvrier d'Helsinki, Tarja Halonen fut la première de sa famille à franchir les portes d'une université. Elle aurait voulu devenir artiste, mais on attendait d'elle davantage. Après des études de droit, cette sociale-démocrate pacifiste, tendance aile gauche, démarra comme juriste au sein de la Confédération syndicale. Parallèlement à sa carrière politique, Tarja Halonen a toujours été très ancrée dans le monde a