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Libération

Les impatiences de la télé croate. Les journalistes du Forum 21 veulent dépolitiser l'audiovisuel, face à l'immobilisme des nationalistes en place.

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publié le 8 février 2000 à 22h23

Zagreb, envoyée spéciale.

Des rédacteurs en chef qui démissionnent, des journaux gouvernementaux qui publient de vrais ou faux dossiers de police pour discréditer des candidats à la présidentielle, des présentateurs télé qui peinent à donner du «monsieur le ministre» aux anciens opposants qu'ils qualifiaient hier encore de traîtres: un mois après le raz-de-marée électoral qui a balayé les nationalistes, la scène médiatique croate hésite encore entre immobilisme et changement.A Zagreb, tous s'accordent à dire que des changements sont nécessaires. mais la prudence règne car la nouvelle majorité dominée par les sociaux-démocrates (ex-communistes) veut éviter toute mesure radicale qui permettrait à ses opposants politiques de crier au retour des «rouges».

Révolte. La télévision publique reste ainsi aux mains des nationalistes de la Communauté démocratique croate (HDZ). Seul le PDG a donné sa démission. Son équipe est toujours là qui s'exerce au B.A.BA des débats contradictoires où elle répugne à laisser parler ses anciens adversaires. Or, à l'intérieur de l'institution, la révolte gronde, animée par un groupe de quadras regroupé dans le Forum 21, qui entend dépolitiser ce média. Ce mouvement, né dans la foulée des manifestations de novembre 1996 ­ qui avaient contraint le pouvoir à revenir sur l'interdiction de Radio 101, une station chère à la jeunesse ­, n'est pas resté inactif dans la période préélectorale. Il a formulé une charte de la télévision publique qu'ont acceptée et c