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Libération

Poussée de xénophobie en Andalousie. Violents incidents après le meurtre d'une jeune fille par un Maghrébin: 22 blessés.

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publié le 8 février 2000 à 22h23

Madrid, de notre correspondant.

Difficile de croire à une coïncidence: au moment où la nouvelle loi sur l'immigration, plutôt «hospitalière», entre en vigueur dans toute l'Espagne, le sud-est du territoire est en proie à des attaques racistes d'une violence peu habituelle dans un pays qui jouit d'une réputation de tolérance. Depuis ce week-end, El Ejido, un gros bourg de la province d'Almeria, en Andalousie, est en effet le théâtre d'un soulèvement populaire xénophobe, principalement mené par des bandes d'agriculteurs, contre des immigrants, pour la majorité d'origine nord-africaine et subsaharienne. Le détonateur: l'assassinat supposé d'une Espagnole de 26 ans, Encarnacion Lopez, par un jeune Maghrébin, lequel a déclenché sur place des manifestations de haine. Depuis la nuit de samedi à dimanche, des centaines de personnes, armées de barres de fer, s'en sont pris à la mosquée locale et à des commerces maghrébins, tout en proférant des menaces de mort à l'encontre de policiers, de touristes et de journalistes. Vingt-deux blessés sont à déplorer.

«Honte». Hier, malgré le renfort de 500 policiers, et des appels au calme des responsables politiques, la tension est restée très forte: dès la matinée, des bandes d'agriculteurs andalous survoltés ont bloqué plusieurs routes, et ont provoqué de nouvelles altercations avec les forces de l'ordre qui ont dû intervenir avec du matériel anti-émeutes.

Cette fièvre raciste a provoqué une condamnation sans appel du gouvernement central. Jaime