Londres, de notre correspondant.
Pinochet devra attendre. La justice britannique a finalement décidé hier que le recours de la Belgique et de six organisations de défense des droits de l'homme, contestant la décision du ministre de l'Intérieur Jack Straw de laisser partir le général vers son pays pour des raisons de santé, était recevable. Cet arrêt surprise, rendu par trois juges de la Haute Cour de Londres et qui contredit un jugement de la même Cour la semaine dernière, signifie que la saga judiciaire du général va pouvoir se poursuivre durant plusieurs semaines, sinon plusieurs mois.
Dans leur arrêt, les trois juges estiment que l'appel de la Belgique, qui a une demande d'extradition pendante contre le général, et des six ONG, dont Amnesty et des associations de victimes de la junte chilienne, mérite un examen sur le fond par la Haute Cour. Les magistrats ajoutent qu'ils veulent «éviter à un autre tribunal malchanceux» de devoir étudier cette affaire complexe de fond en comble. Ils reconnaissent également qu'ils ouvrent la voie aux parties en présence pour multiplier les recours jusqu'à la Chambre des lords, qui sert outre-Manche d'ultime cour d'appel et qui a déjà examiné l'affaire Pinochet par trois fois. Rien ne dit que les magistrats infirmeront la décision de Jack Straw, mais Pinochet qui pouvait espérer quitter sa villa-prison ces prochains jours devra prendre ses quartiers d'hiver en Angleterre.
Le ministre de l'Intérieur a plusieurs fois expliqué qu'il ne laisserait