Vienne, de notre correspondant.
Après les artistes, les journalistes se mobilisent. Depuis trois jours, une inquiétante affaire de licenciement «politique» secoue le monde des médias autrichiens. Gerhard Marschall, chroniqueur politique du journal de la province de Haute-Autriche, Oberösterreichischen Nachrichten, est sur le point d'être mis à la porte de sa rédaction. Motif: depuis plusieurs mois, il se «serait écarté de l'attitude d'objectivité et d'équidistance vis-à-vis des partis politiques» réclamée par l'éditeur du journal, et qui font «la réputation d'indépendance du journal». Objection d'Astrid Zimmermann, secrétaire du syndicat des journalistes: «Notre collègue Marschall est victime d'un nettoyage politique. La liberté de la presse est aujourd'hui en grand danger. Marschall n'est que le premier cas. Des pressions se font déjà sentir dans plusieurs rédactions.»
Lectorat. Les faits sont de toute évidence troublants. Depuis plusieurs mois, Gerald Marschall n'avait pas ménagé sa verve pour critiquer vertement le populisme dangereux de Jörg Haider et de son parti. Une fermeté de ton qui lui avait d'ailleurs valu les louanges de sa rédaction. C'était à l'époque des élections d'octobre, et les conservateurs avaient l'intention de reconduire la vieille coalition avec les sociaux-démocrates. Mais voilà. On sait ce qu'il est advenu de ce beau projet, et comment Wolfgang Schüssel a brusquement retourné sa veste en direction du FPÖ de Haider.
Pour le Oberösterreichischen Nachr