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Libération

Espagne: la police déployée à El Ejido. Les ouvriers marocains se sont mis en grève contre les violences racistes.

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publié le 10 février 2000 à 22h20

Traumatisés par trois jours de «chasse aux Maures», les travailleurs

nord-africains d'El Ejido se sont mis en grève. Ils protestent contre les violences racistes qui se sont déchaînées dans cette petite ville andalouse après le meurtre d'une Espagnole imputé à un jeune Marocain déséquilibré. «Nous n'avons pas de logements, ni d'abri sûr et nous craignons pour notre vie», se plaint, dans le journal El Pais, l'Association des travailleurs marocains d'Espagne, qui réclame des mesures de protection des immigrés, après les affrontements qui ont fait 56 blessés ces derniers jours. Le ministre du Travail, Manuel Pimentel, escorté de plusieurs leaders syndicaux et politiques, de droite et de gauche, se sont rendus hier à El Ejido pour lancer un appel contre le racisme et l'intolérance. Eldorado andalou. Le gouvernement a notamment promis une aide d'urgence de 200 millions de pesetas (7,8 millions de francs) pour construire des logements dignes de ce nom aux Nord-Africains qui peinent, pour des salaires de misère, sur les dizaines de milliers d'hectares de serres qui ont fait la fortune de la province d'Almeria. Dans ce nouvel Eldorado andalou, les deux tiers de cette main-d'oeuvre s'entassent, sans eau, ni électricité, dans des bidonvilles ou de simples entrepôts sur les exploitations agricoles qui les emploient pour à peine 200 francs par jour. Beaucoup moins quand ils sont sans papiers, ce qui est le cas de la moitié d'entre eux.

Incendies. A El Ejido, où vivent 10 000 immigrés (en