Londres, de notre correspondant.
De l'aveu de la police britannique, le détournement du Boeing afghan sur l'aéroport londonien de Stansted est «bizarre». Même après la libération, hier matin, des 150 passagers et la reddition des pirates de l'air, les raisons de l'opération demeuraient mystérieuses. Attribué au début à des opposants au régime des taliban, le détournement apparaît de plus en plus comme une fuite éperdue et spectaculaire vers l'Occident. Hier, le ministre de l'Intérieur, Jack Straw, a indiqué qu'au moins 74 passagers et 14 de leurs enfants avaient demandé l'asile politique, une requête qui embarrasse le gouvernement britannique qui ne voudrait pas que le détournement devienne un moyen de s'installer en Grande-Bretagne. A cette fin, la police s'efforçait hier de séparer les pirates de l'air actifs qui seraient au nombre de 21 et ont été arrêtés les innocents et les complices de l'opération. Selon certaines informations, un des preneurs d'otages était ainsi accompagné d'une quarantaine de membres de sa famille.
Jack Straw a indiqué qu'il examinerait personnellement toutes les demandes d'asile mais qu'il souhaitait que «tous les passagers, une fois achevées toutes les obligations légales, quittent le pays». L'an dernier, un nombre record de 3 980 Afghans ont demandé l'asile politique à la Grande-Bretagne. Dès aujourd'hui, un appareil cambodgien affrété par le gouvernement britannique devait transporter à Kaboul les passagers souhaitant rentrer. Pour les autres,