Le 28 décembre, Lu Wenhe, citoyen chinois basé aux Etats-Unis depuis
vingt ans, est arrêté à Pékin. Il porte sur lui 25 000 dollars (165 000 F) de donations destinées aux familles des victimes de la répression sanglante du mouvement étudiant de la place Tiananmen, en 1989. Il s'apprêtait à les remettre à celle qui était à l'initiative de ce mouvement de solidarité, l'universitaire Ding Zilin, dont le fils de 17 ans avait péri dans le massacre, le soir du 3 juin 1989. Après trois jours d'interrogatoire et de menaces, Lu Wenhe est emmené sous escorte policière à Shanghai, sa ville natale.
Père menacé. Là commence le chantage. Le bureau de la sécurité publique de Shanghai (police politique) exige, pour prix de sa liberté, qu'il verse à un officier de police la somme de 25 000 dollars provenant d'une fondation italienne pour les droits de l'homme et de deux organismes chinois basés aux Etats-Unis. Elle exige en outre que son père, Lu Yuanzhang, professeur d'université à la retraite qui n'a rien a voir dans l'histoire, se porte garant du versement de la somme par chèque. Après le retour de Lu Wenhe aux Etats-Unis le 8 janvier, les trois organismes donateurs bloquent les sommes. Depuis, la police de Shanghai a confisqué le droit de propriété de son père et menace de vendre sa maison s'il ne verse pas les 25 000 dollars.
Lu Wenhe raconte les pressions policières dans un témoignage rendu public par l'association américaine Human Rights in China: «Cet argent a été confisqué par la polic