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Libération

Irlande du Nord: Londres reprend la main. Malgré un ultime geste de l'IRA, le gouvernement de Belfast est suspendu.

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publié le 12 février 2000 à 22h13

Londres, de notre correspondant.

Exactement 72 jours après sa mise en place, le gouvernement local d'Irlande du Nord, réunissant catholiques et protestants, a vécu. Hier, le ministre pour l'Irlande du Nord, Peter Mandelson, a suspendu les institutions locales en raison de l'absence de désarmement des milices, notamment de l'IRA. La province sera directement administrée par Londres, comme elle l'a été pratiquement tout au long de son histoire.

Vide politique. Ce coup d'arrêt ne signifie pas pour autant la fin des espoirs de règlement du conflit, mais introduit un dangereux vide politique dans un pays où la paix reste fragile. Le gouvernement de Dublin, coparrain avec Londres du processus de paix, et les modérés du Socialist Labour and Democrat Party (SDLP, majoritaire chez les catholiques) disent regretter cette décision et s'interrogent sur la possibilité de réinstaller un jour ce gouvernement local accueilli avec tant d'espoir. La décision de Mandelson, «la moins mauvaise des options», selon Londres, permet de geler les institutions dans l'attente d'une solution à la question du désarmement, qui obère depuis le début le processus de paix. Cette suspension du gouvernement de Belfast a été précipitée, comme toujours en Irlande du Nord, par l'obstination parallèle des deux camps à imposer leur logique et leurs conditions pour en finir avec la guerre. Selon les unionistes protestants, l'IRA doit rendre ses armes pour que les ministres de son aile politique, Sinn Féin, restent a