Budapest
de notre correspondante Le spectacle est désolant: sur plus de 5 km, des tonnes de poissons morts couvrent le fleuve et des renards gisent, çà et là, sur les rives de la Tisa. «C'est une catastrophe européenne», a commenté la vice-présidente de la Commission européenne, en visite à Budapest. Loyola de Pallacio a indiqué que les Quinze allaient étudier les moyens de remédier à la grave pollution au cyanure qui frappe la Hongrie (qui négocie actuellement son entrée dans l'Union) et, dans une moindre mesure, la Roumanie.
De la rivière Samos à la Tisa. A l'origine de la pollution, l'usine roumaine Aurul située à Baia Mare, à 70 km de la frontière hongroise, qui exploite une mine d'or. On y utilise le cyanure pour extraire l'or des métaux. D'abondantes chutes de neige auraient causé la rupture de la digue de décantation de l'usine, le 31 janvier, provoquant l'écoulement de 100 000 m3 d'eau, pleine de cyanure dans la rivière Samos, qui se jette dans la Tisa en Hongrie. Peu après, des taux de cyanure 700 fois supérieurs à la normale étaient relevés, selon le ministre roumain de l'Environnement. La vague d'eau contaminée a progressé lentement 3 km/h et l'ampleur du désastre n'a été appréciée que quelques jours plus tard. Le poison a tué toute la faune et la flore de la petite rivière Samos. La Haute-Tisa (nord-est de la Hongrie) est particulièrement touchée, avec 80% de sa faune et de sa flore détruites par le cyanure. Selon les pêcheurs, il y aurait encore des tonnes de