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Libération

Toujours sans nouvelles d'Anne Nivat.

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publié le 12 février 2000 à 22h17

Anne Nivat couvre la guerre en Tchétchénie depuis ses premiers

jours. Récemment, au moment où Moscou prétendait qu'aucun Tchétchène n'était sorti de Grozny, elle prouvait le contraire par ses reportages et, sans complaisance protchétchène, racontait les lourdes pertes côté boïviki. Lundi, des représentants des forces russes sont venus dans la maison de Novye Atagui, village du sud de Grozny, où elle avait passé la nuit. On lui a confisqué ses notes, son téléphone par satellite, son carnet d'adresses, sans pour autant formellement l'arrêter, mais la privant de tout moyen de communication (elle n'a pu faire parvenir discrètement un message à Moscou que dans la journée de jeudi). En revanche, les soldats du ministère de l'Intérieur ont arrêté le propriétaire de la maison, Rezvan Varsanov, un notable connu du village. Interpellé par Libération vendredi matin, lors d'une conférence de presse, Sergueï Iastrjembski, chargé par le Kremlin de la communication sur la Tchétchénie, a certifié «s'occuper de cette affaire», tout en dénonçant la «violation» des règles dont la journaliste se serait rendue «coupable». Anne Nivat avait demandé une accréditation auprès du centre de presse des forces armées à Mozdok (Ossétie du Nord), qui lui avait été refusée comme à la quasi-totalité des journalistes occidentaux.

Vendredi soir, Libération était toujours sans nouvelles de son envoyée spéciale en Tchétchénie, avec laquelle la rédaction a été en contact direct, pour la dernière fois, dimanche soi