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Libération

Congo: les rebelles du Kivu s'en prennent à un archevêque.

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publié le 14 février 2000 à 22h15

«Remettez-nous notre pasteur.» L'interdiction faite samedi par les

rebelles à Mgr Emmanuel Kataliko, archevêque de Bukavu, de revenir dans son diocèse a été ressentie par la population civile comme une menace de plus dans cette région de l'est de la République démocratique du Congo, engluée dans une guerre qui la dépasse. Dans un communiqué de l'Eglise catholique de Bukavu, les responsables ecclésiastiques demandent le retour du prélat, qui est actuellement à Butembo (Nord-Kivu), ville sous le contrôle d'un autre mouvement rebelle.

Au Sud-Kivu, occupé par les rebelles du RCD (Rassemblement congolais pour la démocratie), l'Eglise reste le dernier lien social pour ceux qui subissent le joug de l'occupant. Bukavu a été le théâtre, début février, d'une semaine de «résistance civile» qui a pris la forme d'une protestation contre la présence des soldats rwandais aux côtés des rebelles, accusés de «piller» la région. Le RCD a, en retour, accusé Mgr Kataliko et l'Eglise catholique d'être les instigateurs du mouvement. «Ce qui est légitime protestation sociale est tourné par le Rwanda et le RCD en une incitation à la haine ethnique, s'insurge l'Eglise de Bukavu. Tant qu'il ne sera pas revenu parmi nous, nous faisons le deuil diocésain en observant un jeûne.» L'Eglise catholique a décidé de suspendre toutes ses activités à Bukavu. «Cela veut dire que tout ce qui dépend de l'Eglise ­ les écoles, les magasins, les pharmacies diocésaines, l'économat général ­ ne fonctionnera pas», précise