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Libération

Irlande du Nord: Londres et Dublin ne renoncent pasSinn Féin accuse les Britanniques d'avoir cédé aux unionistes en suspendant l'autonomie.

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publié le 14 février 2000 à 22h17

Londres de notre correspondant.

Après la suspension du gouvernement réunissant catholiques et protestants à Belfast, faute de désarmement de l'IRA, les partis politiques nord-irlandais ainsi que Londres et Dublin, coparrains du processus de paix, tentaient de donner une nouvelle chance à la paix en Irlande du Nord. Vendredi soir, malgré une ultime proposition de l'aile paramilitaire de Sinn Féin (républicain, catholique), le ministre à l'Irlande du Nord, Peter Mandelson, avait gelé les institutions autonomes installées il y a tout juste 72 jours et remis l'administration de la province à Londres.

Du côté de la majorité protestante, tous les leaders unionistes répétaient que l'accord du vendredi saint conclu il y a deux ans était toujours viable, à condition que l'IRA indique clairement quand et comment elle allait rendre son arsenal. «Demander que l'IRA désarme n'est pas une demande unioniste mais un principe démocratique», insistait David Trimble, ancien Premier ministre d'Irlande du Nord et leader du principal parti protestant de la province.

Adams en colère. Du côté républicain, en revanche, le président de Sinn Féin, Gerry Adams, accusait Londres d'avoir cédé aux unionistes, toujours très suspicieux envers ce processus qui introduit un partage du pouvoir avec les catholiques après trois siècles d'hégémonie protestante et britannique. «C'est un désastre», affirme le leader de Sinn Féin. Adams se disait notamment furieux que Londres n'ait pas tenu compte de la dernière propos