Bruxelles (UE) de notre correspondant.
Comment éviter que l'Union européenne ne dépérisse, lentement mais sûrement étouffée sous le poids croissant de ses Etats membres? Les quinze gouvernements n'ont plus le choix: ils doivent répondre à cette question, sous peine de mettre en péril le projet européen et de retarder sine die l'élargissement à l'Est. C'est tout l'enjeu de la Conférence intergouvernementale (CIG) que les ministres des Affaires étrangères lancent aujourd'hui à Bruxelles: d'ici au sommet européen de Nice, en décembre 2000, sous présidence française de l'Union, elle devra avoir trouvé la formule magique pour permettre aux institutions communautaires de supporter l'adhésion de douze pays. Les deux questions sont étroitement liées: symboliquement, les Quinze ouvrent, au même moment, des négociations avec six Etats (Lettonie, Lituanie, Slovaquie, Roumanie, Bulgarie et Malte), qui viennent s'ajouter aux six avec lesquels ils sont en pourparlers depuis deux ans (Hongrie, République tchèque, Pologne, Slovénie, Estonie et Chypre).
Mécanique grippée. Le problème est simple, du moins dans sa formulation: prévu en 1957 pour six Etats, le système institutionnel de l'Union n'a jamais été réformé en profondeur. Or, paradoxalement, l'Union est victime de son succès: tout le continent veut rejoindre cet îlot de prospérité et de paix mais, plus le nombre de membres s'accroît, plus il devient difficile de poursuivre l'intégration. Ainsi, depuis l'adhésion de l'Autriche, de la Finl