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Libération

Le Syrien Rifaat el-Assad en disgrâce à ParisChassé par son frère Hafez en 1998, il est désormais sous haute surveillance de la DST.

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publié le 14 février 2000 à 22h13

Depuis le trottoir de l'avenue du Président-Kennedy à Paris, si l'on

regarde à travers la fenêtre du rez-de-chaussée du luxueux immeuble sis au numéro 101, on peut apercevoir son portrait, qui le représente en chef militaire et le sourire triomphant. La photo est trompeuse car Rifaat el-Assad, le terrible frère du président syrien, n'a plus sa place en France. Après sa disgrâce définitive en Syrie, Paris a enfin décidé de lui tourner le dos. Il y était pourtant traité comme un roi et on le laissait tout faire, aussi bien des affaires pour le moins douteuses que de la politique. Aujourd'hui, ce n'est plus possible.

Risque d'expulsion. Alors que Rifaat el-Assad avait choisi, en avril 1998, de rallier Paris pour y installer son quartier général, il s'est vu récemment notifier l'obligation de limiter ses activités politiques. S'il ne s'y conforme pas, il tombera sous le coup d'une procédure d'expulsion. Selon une source proche des «services», c'est suite à une demande officielle du régime syrien que cette mesure a été prise. A l'heure où la diplomatie française soigne ses relations avec la Syrie dans l'espoir de conserver un pied au Proche-Orient, Damas ne pouvait guère supporter que Rifaat organise son activité politique depuis Paris. Désormais, il est sous la haute surveillance de la DST. Et les activités de ses sociétés-écrans sont passées au crible. Pour Rifaat, le coup est rude. Il se voit marginalisé une fois de plus, à l'heure où la succession d'Hafez el-Assad, qu'il veut