Bruxelles (UE), de notre correspondant.
Benita Ferrero-Waldner, la ministre (conservatrice) autrichienne des Affaires étrangères, est arrivée dans la salle du Conseil des ministres, hier à 9 h 45 très précises. Seuls ses collègues finlandais et néerlandais étaient déjà présents. Ils l'ont ignorée. Les autres ministres, au fur et à mesure de leur entrée, ont fait de même, ne remarquant pas ses petits hochements de tête amicaux. Au bout d'un moment, accablée, elle a cessé ses mimiques. Pour autant, personne n'a quitté la salle lorsqu'elle a pris la parole, à l'occasion du lancement de la Conférence intergouvernementale (CIG) visant à réformer les institutions européennes. A la différence des ministres belge et française, vendredi à Lisbonne, qui ont claqué la porte du conseil informel «affaires sociales». Il est vrai que Benita Ferrero-Waldner est membre du parti conservateur et non de l'extrême droite comme sa collègue Elisabeth Sickl.
«Il y a eu une certaine distance des collègues», a reconnu attristé Benita Ferrero-Waldner. «Ce n'est pas la personne qui est en cause, a précisé Hubert Védrine, le chef de la diplomatie française. L'Union est une union politique et, à ce titre, il est normal et légitime que les Quatorze s'expriment comme ils l'ont fait.» Cela étant, il n'est pas Martine Aubry: «Je n'ai pas croisé Mme Ferrero-Waldner, mais si je l'avais fait, je lui aurais serré la main. Chacun réagit en conscience.»
Charme. Globalement, le ton à l'égard de l'Autriche a été nettem