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Libération
Reportage

Cinq jours en Tchétchénie, muselée par l'ex-KGB.

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Après avoir été interrogée, notre collaboratrice a regagné Moscou saine et sauve, son matériel confisqué.
publié le 16 février 2000 à 22h47
(mis à jour le 16 février 2000 à 22h47)

Les forces russes ont poursuivi hier leur offensive contre les indépendantistes dans les montagnes du sud de la Tchétchénie, en dépit de la multiplication des informations faisant état de sévères exactions à l'encontre des populations civiles et des prisonniers. L'organisation russe de défense des droits de l'homme Mémorial a ainsi accusé hier les troupes fédérales d'avoir tué «des milliers de civils» en Tchétchénie, se fondant sur des témoignages recueillis dans les camps de réfugiés en Ingouchie. Ces civils ont été tués soit «pendant les bombardements russes, soit fusillés» par des militaires, a précisé une responsable de Mémorial, Tatiana Kassatkina, lors d'une conférence de presse. Ces révélations ont suscité hier plusieurs protestations, dont celle de la France. Mais la communauté internationale reste remarquablement discrète face à l'étendue des violations des droits de l'homme dans ce conflit, des deux côtés il est vrai.

«Où est le maître de maison?» hurle en russe une voix masculine ce lundi 7 février, dans un matin brillant de glace et de lumière. Je regarde par la fenêtre de la cuisine, où j'étais en train de mettre de l'eau à bouillir pour le thé, et j'aperçois une quinzaine de silhouettes en tenue de camouflage, cagoulées de noir, le torse bardé de munitions, la kalachnikov au poing et le doigt sur la détente. Je me rue dans la chambre à coucher dans laquelle se trouve la belle-soeur de mon hôte, Rivzan Larsanov, un notable du village de Novye Ata