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Libération

Le grand ménage européen de Prodi. Le président de la Commission veut réformer les institutions en profondeur.

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publié le 16 février 2000 à 22h48

Strasbourg (UE), envoyé spécial.

Qui a dit: il faut «repenser radicalement la manière dont nous faisons l'Europe» jusqu'à la «remodeler»? Ou encore: «Je pense que le moment est venu de procéder à une décentralisation radicale» afin d'en terminer avec le «rôle centralisateur de Bruxelles?» Ou encore: «Aucune institution (européenne) ne devrait considérer sa forme actuelle, voire son existence à long terme, comme sacro-sainte?» Ou encore: «les politiques (communautaires) inadéquates doivent être soit radicalement réinventées, soit éliminées?» La très eurosceptique Margaret Thatcher? Que nenni. Il s'agit de Romano Prodi, le président de la Commission, qui, dans un discours décoiffant prononcé hier devant l'Europarlement, a proposé d'en finir avec ce qu'il dépeint, au fil de la lecture et des propositions, comme l'hydre bruxelloise. Pour lui, «jusqu'ici, il n'y a pas eu de "plan directeur global dans le cadre duquel les politiques étaient conçues et coordonnées.» Ses prédécesseurs vont apprécier" On comprend qu'il estime que ce «recentrage nécessite un consensus fort».

L'Europe américaine. Il semble que Romano Prodi ait un penchant décidément très marqué pour la culture administrative anglo-saxonne. Son goût pour la langue anglaise, son souci de rapprocher l'organisation de la Commission de celle en vigueur outre-Manche, sa promotion vigoureuse de hauts fonctionnaires britanniques, son admiration pour Tony Blair, ont déjà fait grincer bien des dents à Bruxelles. Le 13 avril, lors