Santiago, de notre correspondant.
Alejandro Forero, médecin interne de la clinique Indisa, a eu la mauvaise surprise d'entendre son nom scandé dans la rue le 1er octobre. Au pied de la clinique où il travaille se trouvait une soixantaine de membres de l'Association des proches d'exécutés politiques et du «Mouvement action, vérité et justice». Forero a été le premier Chilien à avoir été «funa'o», c'est-à-dire démasqué. Sans violence, le petit groupe a distribué des tracts au personnel et aux patients de cet établissement médical. Des prospectus sur lesquels apparaissaient le nom et la photo d'Alejandro Forero, avec en dessous la mention: «Bourreau et assassin du commando "Conjunto: tu es "funa'o!»
Ces accusations font référence au passé de ce médecin pendant la dictature d'Augusto Pinochet. Son nom fait partie de la liste de membres du tristement célèbre commando «Conjunto», officiellement responsable de la disparition d'une trentaine d'opposants politiques pendant les premières années du régime militaire. Une enquête, dans les années 80, a en effet permis de connaître la composition de ce commando. Le juge Carlos Cerda avait alors poursuivi une quarantaine de personnes pour séquestrations, tortures et assassinats. Mais, en raison de l'application de la loi d'amnistie décrétée en 1978 par le gouvernement militaire, aucune condamnation n'avait été prononcée contre le docteur Forero, accusé de tortures.
Dénonciations. C'est précisément cette absence de sanction qui motive aujourd'