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Libération

Secret levé sur la santé de Pinochet. Londres permet l'examen du dossier par les pays demandant l'extradition.

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publié le 16 février 2000 à 22h48

Londres, de notre correspondant.

Jack Straw avait tort. Le ministre de l'Intérieur britannique a été forcé hier par la Haute Cour de Londres, après un mois de guérilla judiciaire, de révéler le contenu du dossier médical du général Pinochet aux quatre pays ayant demandé son extradition. Trois juges statuant en appel donnent une semaine à l'Espagne, la France, la Belgique et la Suisse pour présenter «leurs commentaires» sur l'expertise effectuée début janvier par quatre spécialistes britanniques, qui avaient conclu que l'ancien dictateur n'était pas en état de passer en procès en Espagne. Le rapport a été transmis dès hier sur la base de la «plus grande confidentialité» aux pays qui devront donner leur réponse avant mardi 18 heures.

Même si les juges rejettent la demande de contre-expertise médicale requise par la Belgique qui avec six organisations des droits de l'homme avait fait appel de la décision de Jack Straw, la transmission du dossier de Pinochet ne peut que retarder la décision «finale» du ministre de l'Intérieur. La boîte de Pandore sur le réel état de santé de Pinochet qui, selon le rapport, serait «quasi sénile» est désormais ouverte. Si l'un ou plusieurs pays contestent les conclusions des experts britanniques, toute une série de nouveaux appels deviennent possibles. Reed Brody, l'avocat de Human Rights Watch, l'une des organisations associées au recours, a salué le verdict de mardi en estimant qu'il représentait «une victoire pour l'équité, la transparence et u