New York, de notre correspondant.
Dans une initiative sans précédent, Amnesty International a appelé, hier à New York, à la révision du procès de Mumia Abu Jamal, le prisonnier des couloirs de la mort américain, sans doute le plus connu à travers le monde. C'est la première fois qu'une organisation internationale des droits de l'homme prend fait et cause pour un condamné à mort, mais Amnesty a estimé que l'ancien Black Panther, condamné en 1981 à être exécuté pour le meurtre d'un policier à Philadelphie, «n'avait pas bénéficié d'un procès juste et équitable».
Présentant un rapport d'une trentaine de pages intitulé Une vie dans la balance: le cas de Mumia Abu Jamal, établi après plusieurs années de recherche, le directeur exécutif d'Amnesty-USA, William F. Schulz, a affirmé qu'«il existait suffisamment d'éléments pour mettre en doute le processus judiciaire qui a mené à la condamnation» de l'ancien activiste et journaliste, qui bénéficie depuis plusieurs années d'une campagne internationale de soutien. Le document met ainsi en avant le fait que les témoins qui ont accusé Mumia Abu Jamal du meurtre ont contredit sans cesse leurs versions, sans que jamais cela ne soit porté à l'attention du jury. Amnesty précise encore que la soi-disant confession de Jamal à un policier a été démentie par un autre membre des forces de l'ordre. Une information qui, là encore, n'a pas été révélée lors du procès. Enfin et surtout, le rapport s'attarde sur une expertise balistique qui montre que les