Même dans le sud de Téhéran, davantage sous l'emprise des religieux
que les autres quartiers de la capitale, on ne remplit plus les réunions électorales comme avant. Pour faire venir les jeunes à leur grand meeting de fin de campagne, les partisans du président Mohammed Khatami n'ont pas misé mercredi soir sur la présence de personnalités religieuses à la tribune. A leur place, ils ont fait venir des chanteurs populaires et des footballeurs célèbres. Le message est d'une grande clarté. Pour gagner ces élections législatives, dont le premier tour a lieu aujourd'hui, le courant du président Khatami a besoin d'une très forte participation des Iraniens, en particulier des jeunes [pas moins de 20 millions sont âgés de 16 à 25 ans (1) sur une population de 60 millions]. Or, la jeunesse, qui a largement contribué à l'élection de Khatami en 1997, ne reprendra massivement le chemin des urnes que si elle sent une réelle volonté d'ouverture dans le camp présidentiel et un minimum de rupture avec l'ordre islamique existant. Appel aux jeunes. Si 16 à 17 millions seulement d'Iraniens se rendent aux urnes, les élections risquent d'être en faveur des conservateurs. Si le chiffre dépasse les 20 millions, ce sera une victoire massive du camp présidentiel. Mercredi, Mohammed Khatami a solennellement appelé tous les Iraniens, mais d'abord les jeunes, à voter afin «de l'aider, ainsi que le gouvernement, à réaliser leurs idées». Il a même qualifié le jour du vote de «jour du destin».
Le courant d