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Libération

Iran: vers un raz de marée réformiste. La participation massive aux législatives profite aux partisans de Khatami.

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publié le 19 février 2000 à 22h43

C'est un tract que l'on trouve un peu partout à Téhéran, notamment

dans les bus et les taxis. Il rappelle les événements de 1953, lorsque la CIA, appuyée par l'ayatollah Kachani et les groupes de voyous islamistes de l'époque, a renversé Mossadegh, le grand leader nationaliste iranien, pour le punir d'avoir nationalisé le pétrole. Il appelle aussi à la mobilisation en faveur des candidats soutenant le président Mohammed Khatami: «Le 19 août, le peuple n'a pas soutenu Mossadegh. En participant à cette élection, empêchons l'histoire de se répéter.» Si tous les observateurs s'attendaient hier à une participation importante des électeurs (Libération du 18 février) au premier tour du scrutin législatif, celle-ci a défié toutes les prévisions. Aussi bien à Téhéran qu'en province, les files d'attente n'avaient jamais été aussi longues devant les bureaux de vote depuis l'avènement de la République islamique. Souvent, les électeurs ont dû patienter une heure, voire deux, avant de voter, obligeant le ministère de l'Intérieur à reculer de deux heures la fermeture des bureaux. Dans le nord de la capitale, traditionnellement très réfractaire au régime et où l'on vote donc très peu, certains bureaux ont manqué de bulletins. Dès lors, s'annonce une victoire des listes pro-Khatami. Le camp conservateur ne pouvant compter que sur un nombre limité de fidèles, toute forte participation se fait en faveur des réformateurs. Le prochain Parlement, à moins d'un trucage toujours possible, devrait êt