A 63 ans, John McCain est, comme l'écrit le magazine US News & World
Report «le phénomène le plus étonnant à être apparu sur la scène politique américaine depuis qu'en 1992 un obscur gouverneur du Sud du nom de Bill Clinton s'était présenté comme le Revenant». McCain, lui, préfère l'étiquette de rebelle.
Il a explosé sur la scène médiatique, puis politique, plus en vertu de sa biographie et de son style que de ses idées ou d'un programme politique. Petit-fils et fils d'amiral, lui-même pilote de l'aéronavale, il doit sa célébrité au fait qu'il refusa d'être libéré des prisons vietnamiennes où il avait été enfermé, et longuement torturé, après sa capture en 1968 lors d'une mission de bombardement sur Hanoi. Il n'en est sorti qu'à la fin de la guerre en 1973, rentrant au pays en héros.
Il s'est lancé peu après en politique, devenant d'abord représentant, puis sénateur de son Etat d'adoption, l'Arizona. Au Congrès, il a été un dur parmi les durs du camp conservateur prenant position contre l'avortement, contre la limitation des ventes d'armes, pour la condamnation de Clinton lors du procès en destitution intenté au président démocrate, et pour un interventionnisme à l'étranger, y compris armé, des Etats-Unis. Mais il a aussi guerroyé contre les dirigeants de son propre parti, prenant la tête de croisades contre l'industrie du tabac, les gaspillages budgétaires dans l'armée et la corruption du système politique.
Il fait aujourd'hui campagne en promettant «la fin de la politique m