L'organisation humanitaire internationale Human Rights Watch (HRW) a
dénoncé hier les «tortures, passages à tabac et viols» de civils tchétchènes à l'intérieur des «camps de filtration» mis en place par les autorités russes en Tchétchénie, dans un rapport daté de Nazran et basé sur le témoignage de trois hommes récemment libérés du camp de Tchernokozovo, près de Grozny.
«Avant d'être frappé par un marteau, je pensais qu'il n'y avait rien de pire que la matraque. J'ai alors compris que la matraque n'était rien, comparée au marteau.» L'homme qui parle a 21 ans et s'appelle «Issa», un nom d'emprunt donné par les enquêteurs de HRW pour protéger le témoin. Il a été arrêté et emmené à Tchernokozovo le 17 janvier, où il a reçu un traitement inoubliable: «Quinze à vingt soldats armés de matraques formaient une double haie" Chacun d'entre eux m'a frappé alors que je courais à travers ce corridor" Ils nous ont fait nous déshabiller" Pendant une semaine, je suis resté dans ma cellule presque sans vêtements.» Les deux autres hommes, libérés comme Issa grâce à des pots-de-vin versés par leurs familles aux autorités russes, ont fait pratiquement le même récit, ajoute l'organisation internationale, dont le siège est à New York. Ils ont tous trois raconté avoir été soumis à de nombreux interrogatoires au cours desquels ils ont été battus et humiliés. L'un deux, «Akmed» (encore un nom d'emprunt), raconte avoir été obligé de ramper devant des officiers russes.
Les trois hommes ont aussi évoqué