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Libération

Xénophobes, populistes et ultralibéraux. La nouvelle extrême droite ne se nourrit plus seulement du passé.

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LES EXTREMES DROITES EN EUROPE.
publié le 19 février 2000 à 22h44

L'arrivée au gouvernement à Vienne de l'extrême droite de Jörg Haider a été un électrochoc en Europe. Les mouvements «frères» espèrent un «effet Haider». Etat des lieux dans l'Union européenne et en Suisse.

Comment définir ces partis?

Les extrêmes droites européennes sont hétérogènes. Certains mouvements restent électoralement confinés aux nostalgiques du IIIe Reich ou à des jeunes néo-nazis, comme, en Allemagne, les Republikaner. D'autres, comme le Vlaams Blok flamand ou la Lega italienne, ont une très forte composante régionaliste. Quelques-uns, en premier lieu le FPÖ de Jörg Haider en Autriche ou la fraction dirigée par Christoph Blocher dans l'UDC en Suisse, sont des partis de droite radicalisés, ratissant de plus en plus large avec des accents populistes, et sont devenus la première force politique de leur pays. «Ces mouvements, au-delà de leurs différences, ont un noyau idéologique commun, fondé sur le nationalisme ethnique ou d'Etat, la loi et l'ordre, le chauvinisme en matière de protection sociale et la xénophobie» souligne le politologue néerlandais Cas Mudde (1).

Par de nombreux aspects, ils semblent néanmoins différents de l'extrême droite traditionnelle issue des fascismes. S'agirait-il alors plutôt d'une «droite extrême» comme l'affirment certains? «Cette différence n'est plus probante. Des partis de droite peuvent facilement déraper. Le FPÖ autrichien comme une fraction de l'UDC suisse ont ainsi été phagocytés de l'intérieur par des leaders comme Haider et Blocher. Et des mouvements d'extr