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Libération
Interview

Catherine Trautmann «Fédérer la résistance interne et externe».

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La ministre de la Culture Catherine Trautmann réunit artistes français et autrichiens
publié le 21 février 2000 à 22h41

Le Premier ministre Lionel Jospin n'avait pas autorisé les membres de son gouvernement à se rendre à la manifestation anti-Haider, samedi. Catherine Trautmann a donc choisi de réunir en son ministère, rue de Valois, une trentaine d'artistes et intellectuels français et autrichiens, auxquels elle a soumis un texte qui doit servir de «base de discussion» destinée à soutenir le monde artistique autrichien. Ce texte, qui reprend le manifeste intitulé «Nein» (non), qui a circulé à la 50e Berlinale, énonce en postulat: «Mépris de l'homme et racisme ne doivent pas devenir des idées fréquentables (...) Nous ne devons ni rejeter, ni ignorer tout ce qui se fait en Autriche, ni laisser se banaliser la situation actuelle. Notre position est de dire notre refus, elle est d'actes...» Catherine Trautmann prévoit maintenant de faire circuler cet appel auprès de ses homologues européens pour organiser, dit-elle, «une politique culturelle européenne collective et solidaire».

Pourquoi avez-vous estimé devoir intervenir personnellement sur la situation en Autriche?

Le ministère de la Culture et de la Communication a, en France, une responsabilité depuis sa création. Celle de garantir la liberté de création et d'expression, mais aussi d'information. La question posée en Autriche nous concerne et m'intéresse. D'abord parce qu'en France nous connaissons des situations qui posent le même genre de problèmes: des collectivités, des régions ont vu certaines alliances passées entre des présidents et l'extrême droite. Ensuite, nous sommes en Europe, et la création circule, elle ne peut pas êt