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Analyse

Le rejet des mollahs. Toutes les mesures prises par le pouvoir pour contrer les réformistes se sont révélées contre-productives.

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publié le 21 février 2000 à 22h42

Le grand artisan de la victoire des réformistes est en prison.

Purgeant une peine de cinq ans, Abdallah Nouri, qui devait conduire la liste des partisans du président Mohammed Khatami à l'élection législative de Téhéran, n'avait pas été autorisé à se présenter. En le faisant condamner pour «propagande islamique», la faction conservatrice espérait se débarrasser d'un chef de file d'autant plus dangereux qu'il avait été ministre de l'Intérieur et, à ce titre, connaisseur de tous les arcanes du régime. Et c'est vrai que son remplaçant, Mohammad-Reza Khatami, le propre frère du Président, est loin d'avoir son envergure. Néanmoins, en jetant Nouri en prison, ses adversaires n'ont fait qu'accentuer l'ampleur de leur défaite. Ils ont donné au scrutin un véritable enjeu. Et ils ont fait prendre le chemin des urnes à nombre d'Iraniens qui rejetaient en bloc le régime et ne voyaient donc pas l'intérêt de se déplacer. Abdallah Nouri n'ayant pu être candidat, c'est son frère Ali-Reza, un simple médecin qui n'avait jamais fait de politique, qui a pris sa place. Et il va être élu. De la même façon, la soeur de Kadivar, un religieux actuellement embastillé pour avoir mis en cause le dogme du Velayat-e faqhi (clé de voûte du système islamique, qui accorde la prééminence politique aux clercs), devrait être aussi élue à Téhéran.

Contre-mesures. Il en va ainsi des mesures prises par la faction conservatrice pour remporter les élections. Toutes se sont révélées des contre-mesures. Elles n'ont fa