Kurt Bergmann cadre au parti conservateur, 65 ans
Le «doktor» Schüssel, nouveau chancelier grâce à la coalition avec Haider, se fâchera sans doute en apprenant que son vieil ami Bergmann défilait samedi à HeldenPlatz. «Mais lui n'est pas comme Haider», dit Bergman. Alors, «pourquoi le fait-il?», s'emballe autour de lui un dentiste, un acteur, une femme de lettre, tous également conservateurs. «Les socialistes ne voulaient plus s'allier avec nous, beaucoup ont vraiment cru que notre parti allait être complètement détruit sans cette alliance. Il y a eu des avertissements mais personne n'a réalisé que tout allait s'emballer si vite. Nos hommes politiques vivent isolés dans des bunkers.» Personnalité respectée après des actions humanitaires au Kosovo, Bergmann n'a pas envisagé de quitter le parti malgré son opposition à Haider. «Quelques centaines d'entre nous ont démissionné mais en silence et pas parmi les cadres. Ils ne me parleront plus si je claque la porte. Je préfère essayer de changer les choses de l'intérieur. Et puis, je suis trop vieux.» Il soupire: «Il y a quinze jours, on aurait parlé du programme de l'opéra.»
Wolfrom Maier 47 ans, traducteur.
«Je ne vais pas me vanter, mais moi aussi, comme Haider, j'ai une famille nazie. On est 30% de ma génération à être dans ce cas. Jusqu'à 14 ans, je pensais que les étrangers sentaient sous les aisselles. A 15 ans, j'ai vu des photos d'Auschwitz. J'ai rompu avec eux. Mon père m'a déshérité.» L'au