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Libération

Le Japon durcit sa loi contre les travailleurs clandestins.

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Pour mieux contrôler son besoin de main-d'oeuvre.
publié le 22 février 2000 à 22h41
(mis à jour le 22 février 2000 à 22h41)

Tokyo, de notre correspondante.

Sonia, 28 ans, est arrivée au Japon il y a cinq ans, avec un visa de travail de six mois, non renouvelable, délivré aux intermittents du spectacle. Avec Katsutoshi, 35 ans, son concubin japonais, et leur petite fille de 2 ans, elle habite dans la préfecture d'Ibaraki, au nord de celle de Tokyo. Ensemble, ils gèrent une entreprise agroalimentaire qui importe, conditionne et vend en gros des fruits tropicaux. Sonia est dans l'illégalité depuis longtemps, comme beaucoup d'autres étrangers. Les policiers du commissariat de son quartier, dont le travail de routine au Japon consiste à rendre régulièrement visite aux habitants, connaissent parfaitement sa situation. Ils ne disent rien. Mais dans trois jours, Sonia et sa fille rentreront aux Philippines.

Bahram, 35 ans, est iranien. Il est ouvrier dans la construction. Clandestin depuis huit ans, lui non plus n'a jamais eu de problèmes avec la police. Il adore le Japon, mais les conditions de travail pour des gens comme lui sont de plus en plus difficiles. La somme qu'il envoie à sa famille chaque mois est devenue modique. Lui aussi s'en va pour ne plus revenir.

Départs volontaires massifs. Comme le millier de personnes qui les ont précédés, ce seul jour, au bureau de l'immigration de Tokyo, Sonia et Bahram se sont livrés volontairement afin d'être expulsés. L'exode des gaijin (étrangers) en situation irrégulière a été spectaculaire ces trois derniers mois au Japon. Devant les bureaux régionaux de l'imm